ANGETY
Je vous ai déjà parlé de ce petit ange. Et quel ange ! Depuis plus d’un mois que chaque jour je la masse et lui fais faire des exercices avec ses jambes et ses mains, Angety fait des progrès réguliers. Elle tient désormais un objet de la main gauche et réussit (parfois !) à le prendre de l’autre main. Quand je l’assois entre mes jambes, elle tente de se mettre debout et veut marcher. Là, ce n’est pas encore gagné car elle a certainement un problème neurologique qui l’empêche de coordonner ses gestes trop saccadés. Je l’installe alors dans un youpala pour son âge et avec la pointe de ses pieds, elle peut avancer ce qui la transforme complètement. Angety avance dans son éveil et ça la rend heureuse. Elle éclate de rire dès qu’elle peut jeter l’objet qu’elle tient par terre. Comme je feins d’être très contrariée de devoir ramasser, elle explose de rire. Angety est très intelligente. Elle comprend tout ce qu’on lui dit, elle essaye de répéter les mots qu’on lui apprend et elle y parvient souvent, même si c’est un peu déformé. Ainsi, je m’appelle « Dida » ; elle sait qu’elle a 5 doigts qu’elle peut compter avec moi. Je suis consciente qu’Angety aurait besoin de soins beaucoup plus appropriés pour arriver à faire reculer son handicap, mais mon objectif, lorsque je partirai fin septembre, est qu’elle puisse tenir son gobelet pour boire ou sa cuillère pour manger seule. Un rêve, peut-être ? On verra bien…
Je vous ai déjà parlé de ce petit ange. Et quel ange ! Depuis plus d’un mois que chaque jour je la masse et lui fais faire des exercices avec ses jambes et ses mains, Angety fait des progrès réguliers. Elle tient désormais un objet de la main gauche et réussit (parfois !) à le prendre de l’autre main. Quand je l’assois entre mes jambes, elle tente de se mettre debout et veut marcher. Là, ce n’est pas encore gagné car elle a certainement un problème neurologique qui l’empêche de coordonner ses gestes trop saccadés. Je l’installe alors dans un youpala pour son âge et avec la pointe de ses pieds, elle peut avancer ce qui la transforme complètement. Angety avance dans son éveil et ça la rend heureuse. Elle éclate de rire dès qu’elle peut jeter l’objet qu’elle tient par terre. Comme je feins d’être très contrariée de devoir ramasser, elle explose de rire. Angety est très intelligente. Elle comprend tout ce qu’on lui dit, elle essaye de répéter les mots qu’on lui apprend et elle y parvient souvent, même si c’est un peu déformé. Ainsi, je m’appelle « Dida » ; elle sait qu’elle a 5 doigts qu’elle peut compter avec moi. Je suis consciente qu’Angety aurait besoin de soins beaucoup plus appropriés pour arriver à faire reculer son handicap, mais mon objectif, lorsque je partirai fin septembre, est qu’elle puisse tenir son gobelet pour boire ou sa cuillère pour manger seule. Un rêve, peut-être ? On verra bien…
SAMUEL
C’est un petit garçon d’environ 5 ans. Il est très handicapé ; sa boite cranienne est très petite et son cerveau ne peut donc pas se développer normalement. Ses jambes, bras et mains sont très raides, mais ses yeux très expressifs et son sourire lui mange tout le corps ! Quand il est très content, il l’exprime par des rires forts qui dépassent sa capacité thoracique et émet des sons qu’il n’émet jamais autrement. Quand il est sur le ventre, il relève la tête, émet un énorme sourire et ses membres se détendent presque automatiquement. Après son massage, je lui fais faire des « abdominaux » avec ses jambes et tente de lui assouplir l’écartement de ses jambes. Ca le fait rire aux éclats. En fait, il adore être manipulé dans tous les sens. Une fois le massage terminé, je le mets sur le ventre où il n’est pas long à détendre ses jambes et à tenter de crapahuter comme font les bébés pour avancer. Il est attendrissant dans sa fragilité et dans sa joie de vivre. Quel bonheur de m’occuper de lui !
JUNIOR
Junior a 5 ans. J’aurais envie de dire que c’est un gros bébé qui adore se faire cajoler. Il s’assoit seul, ses jambes sont souples ainsi que ses bras, mais je le soupçonne d’être paresseux pour se mouvoir. Il râle quand on essaye de le mettre debout alors qu’il aurait les capacités d’apprendre à marcher. Je pense qu’il souffre d’une carence affective énorme. Sa mère l’a abandonnée à l’hôpital des Cayes à l’âge de 2 ans et je pense que ce traumatisme est très vivace en lui. Il appelle souvent « Maman ». C’est déchirant de l’entendre ainsi. Ceci dit, il sait sourire, mais il ne rit jamais aux éclats comme peuvent faire les autres enfants. Il aime avoir un nounours dans ses bras et quand je commence à jouer avec lui, il ne supporte pas la présence d’autres enfants autour de moi. Il saurait aussi manger seul, boire seul, mais il ne le fait pas. Pauvre petit bonhomme. C’est encore plus terrible de voir un enfant qui aurait les capacités, mais qui, par manque d’amour, refuse de grandir…
Junior a 5 ans. J’aurais envie de dire que c’est un gros bébé qui adore se faire cajoler. Il s’assoit seul, ses jambes sont souples ainsi que ses bras, mais je le soupçonne d’être paresseux pour se mouvoir. Il râle quand on essaye de le mettre debout alors qu’il aurait les capacités d’apprendre à marcher. Je pense qu’il souffre d’une carence affective énorme. Sa mère l’a abandonnée à l’hôpital des Cayes à l’âge de 2 ans et je pense que ce traumatisme est très vivace en lui. Il appelle souvent « Maman ». C’est déchirant de l’entendre ainsi. Ceci dit, il sait sourire, mais il ne rit jamais aux éclats comme peuvent faire les autres enfants. Il aime avoir un nounours dans ses bras et quand je commence à jouer avec lui, il ne supporte pas la présence d’autres enfants autour de moi. Il saurait aussi manger seul, boire seul, mais il ne le fait pas. Pauvre petit bonhomme. C’est encore plus terrible de voir un enfant qui aurait les capacités, mais qui, par manque d’amour, refuse de grandir…
PETERSON et ENRICO
Ils ont tous deux 13 ans. Ce sont deux complices qui se comprennent très bien entre eux et qui s’amusent beaucoup ensemble. Ils ne se quittent jamais et forment une bonne équipe. Voyez plutôt : c’est Peterson qui est le cheval et Enrico le chariot ! Ils sont vraiment très drôles et surtout très intelligents. Ils comprennent tout ce qu’on leur dit, répondent dans leur jargon, mais on finit par comprendre et arrivent à suivre des cours en classe. La position favorite de Peterson, c’est de se mettre à genou et de mimer le chevauchement sur un cheval. Ils rient beaucoup. Comme Enrico semble avoir des difficultés de psychomotricité, c’est Peterson qui l’aide à manger. Belle leçon !
Ils ont tous deux 13 ans. Ce sont deux complices qui se comprennent très bien entre eux et qui s’amusent beaucoup ensemble. Ils ne se quittent jamais et forment une bonne équipe. Voyez plutôt : c’est Peterson qui est le cheval et Enrico le chariot ! Ils sont vraiment très drôles et surtout très intelligents. Ils comprennent tout ce qu’on leur dit, répondent dans leur jargon, mais on finit par comprendre et arrivent à suivre des cours en classe. La position favorite de Peterson, c’est de se mettre à genou et de mimer le chevauchement sur un cheval. Ils rient beaucoup. Comme Enrico semble avoir des difficultés de psychomotricité, c’est Peterson qui l’aide à manger. Belle leçon !
WADSON
Un garçon de 10 ans, très souple. Son handicap : son cou n’est pas suffisamment musclé pour soutenir sa tête droite, ce qui l’empêche de se tenir debout. Mes massages quotidiens sont ciblés essentiellement sur la nuque et la détente du cou. Ce n’est pas gagné, mais il tient désormais assis, adossé au mur pendant une vingtaine de minutes. C’est un bon début qui demande à être confirmé.
Un garçon de 10 ans, très souple. Son handicap : son cou n’est pas suffisamment musclé pour soutenir sa tête droite, ce qui l’empêche de se tenir debout. Mes massages quotidiens sont ciblés essentiellement sur la nuque et la détente du cou. Ce n’est pas gagné, mais il tient désormais assis, adossé au mur pendant une vingtaine de minutes. C’est un bon début qui demande à être confirmé.
D’une façon générale, après chaque massage, je tente de maintenir mes petits protégés en position assise. Avec ou sans appui, cela les réjouit beaucoup et ils en sont très fiers. Ils appellent Reginald et Stevenson, les deux employés qui s’occupent d’eux en permanence pour montrer leur prouesse.
Leur handicap est, pour la majorité, neurologique. Soeur Flora me disait que la plupart sont nés ainsi à cause de la syphilis d’un de leur parent ou sont devenus handicapés suite à une typhoïde mal soignée.
Aucun scanner n’a été fait pour déterminer exactement le diagnostic de leur handicap, il faudrait un spécialiste pour savoir exactement ce qu’il serait judicieux de faire avec ces enfants si attachants.
Avant de l’avoir expérimenté, on ne peut pas s’imaginer combien la vie est simple et belle de s’occuper des petits handicapés. Tout ce qu’ils accueillent, tout ce qu’ils donnent, c’est un bonheur permanent ; ce sont des grâces quotidiennes dont on ne se lasse pas. C’est la « manne » du désert qui me permet de me sentir vivante !